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Hors du Gouffre

by DUN

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1.
L'espoir de son oubliette me tend sa lueur fluette Et l'obscurité me jette à des horizons célestes Où des idoles parfaites règnent par-delà les crêtes Et m'arrachent à la Bête, gerbant mon Moi indigeste Mais jamais plus je ne tète le sein flétri qui allaite Le long tourment qui s'entête à m'inoculer sa peste Puisque ce mal en conquête de las cerveaux sur sellettes Enfin dans le mien sécrète des parfums que je déteste La lumière qui embrasse mes travers, mes angoisses Fait au Père Sathanas le clystère qui le chasse Hors du gouffre Désespoir je ne souffre plus du noir Hors du gouffre Dépression je ne souffre plus, c'est bon. Et bien qu'au fond de ma tête l'agonie semble défaite Je sens qu'en moi l'on s'apprête au grand festin de mes restes J'aperçois ces trouble-fêtes d'asticots sur mon squelette Rongeant ma carne muette, ils sont ma cure funeste L'éphémère carapace de colère ou de glace Ne peut guère y faire face ; en poussière tout se casse Hors du gouffre Désespoir je ne souffre plus du noir Hors du gouffre Dépression je ne souffre plus.
2.
Des hommes et des femmes aux plaisirs étranges Près de ce lac hanté de mauvais anges Dont les hurlements sordides Résonnent dans un écho morbide Les fleurs du mal deviennent forêt Ivres, ils en redemandent sans arrêt Oh, caresses répugnantes Ils pleurent, rient, là où la mort hante Noirs et sombres désirs Ont pour luxure, seul plaisir : L'obsédant parfum du sang enivre Leur soif insatiable de vivre. Voici que se prélasse le chat rouge des nuits hantées Emprisonnant entre ses griffes la colombe brûlée Dans cet endroit où le Diable est maître Et où Dieu est le seul traître La chaleur et le feu Consument leur âme peu à peu Plaisirs éternellement charnels Oh, désirs immortels.
3.
Au loin le glas sanglote de bien tristes notes Sous un temps de chiotte... Nul reflet de l'âme au tranchant de ma lame Comme une oriflamme brandie à la veine Suintant soupirail, meurtrière béate ; Que dessine l'entaille aux gerbes écarlates Écoulant ma peine Déverse ô noir Despote mes entrailles qui barbotent Pour que fassent ribote les vers à ma Cène C'est aux vielles murailles que j'lève mon picrate ! À vos belles batailles qu'à défaut de combattre J'arrose d'or vermeil Peut-être est-ce à mon sort que la cloche résonne encore ? Sans réponse, l'autre aurore m'ouvre alors son grand Soleil Et rayonne sur mon sommeil...
4.
J'implore ta pitié, Toi, l'unique que j'aime, Du fond du gouffre obscur où mon cœur est tombé. C'est un univers morne à l'horizon plombé, Où nagent dans la nuit l'horreur et le blasphème ; Un soleil sans chaleur plane au-dessus six mois, Et les six autres mois la nuit couvre la terre ; C'est un pays plus nu que la terre polaire Ni bêtes, ni ruisseaux, ni verdure, ni bois ! Or il n'est pas d'horreur au monde qui surpasse La froide cruauté de ce soleil de glace Et cette immense nuit semblable au vieux Chaos ; Je jalouse le sort des plus vils animaux Qui peuvent se plonger dans un sommeil stupide, Tant l'écheveau du temps lentement se dévide !
5.
Ah crastin ! Ce jour d'un Christ sourd, Au splendide atour de l'abside autour, Languide s'ajoure l'orbite à verse ; Le chagrin toujours attristera l'averse. Les crouas dans ma tête font encor leur fête Et poussent au feretre tous les os de l'être, Rouvrant alors la cicatrice dont l'œil est la plaie, C'est à la mort salvatrice que promet le deshait... J'ai mal... Larme au détour d'arides entours, arrache l'amour à l'iris lourd Drache au contour la ride abosme, exile-toi des volontés courbes de l'homme. Alors : J'attends le soir, et vois en l'étoile l'immense phare de l'âme acéphale Où l'Archange noir délivrera du Mal. Mais pour l'heure m'en remets tout à Toi, ma douleur asthénique, Verse-moi en retour ta douceur alcoolique.
6.
Muraille 12:56
Chaque pierre pour chacune de mes failles, sort de terre chaque jour où va Grisaille. Et dans mon cœur Noirceur, l'Espoir pleure son éther à de promises funérailles : chute aptère au mortier de ma muraille. ...Ma muraille... Observant le temps qui passe où Mélancolie pendule sans bruit Chaque seconde écrase sa masse, lourdement, sur l'Ennui Quand soudain criaillent et croassent les cortèges noirs de la vie Qui s'envolent en disgrâce et retombent morts dans l'Oubli Comme les murs d'un rempart s'écroulant dans ce vacarme assourdissant Viennent déferler les ténèbres hurlants de mes plus sales sentiments Ô Toi le Mal dedans, tire-toi de mon tourment Laisse-moi à mon châtiment : vivant, le sang croupit dans ma guerre de cent ans Où se déversent et se fracassent les écumes noires de vinasse Qui dans un amer ressac effacent les audaces de l'Angoisse Laissant l'Ivresse, cette diablesse, monter aux hourds de ma forteresse Et embrasser les tours que celle-ci dresse pour que cesse Dame Tristesse Et pourtant je veux garder la nuit sous le Franc ciel inondé de gris Qu'au carcan noir des mélancolies, fort longtemps mes rêves s'enfuient Loin ! Loin de leurs affreux fils aux arts ensevelis, vains... Qu'ils restent tous enfouis, enclins au Rien, sous les murailles jadis.

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released April 3, 2016

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DUN Lyon, France

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