1. |
Hors du Gouffre
08:03
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L'espoir de son oubliette me tend sa lueur fluette
Et l'obscurité me jette à des horizons célestes
Où des idoles parfaites règnent par-delà les crêtes
Et m'arrachent à la Bête, gerbant mon Moi indigeste
Mais jamais plus je ne tète le sein flétri qui allaite
Le long tourment qui s'entête à m'inoculer sa peste
Puisque ce mal en conquête de las cerveaux sur sellettes
Enfin dans le mien sécrète des parfums que je déteste
La lumière qui embrasse mes travers, mes angoisses
Fait au Père Sathanas le clystère qui le chasse
Hors du gouffre Désespoir je ne souffre plus du noir
Hors du gouffre Dépression je ne souffre plus, c'est bon.
Et bien qu'au fond de ma tête l'agonie semble défaite
Je sens qu'en moi l'on s'apprête au grand festin de mes restes
J'aperçois ces trouble-fêtes d'asticots sur mon squelette
Rongeant ma carne muette, ils sont ma cure funeste
L'éphémère carapace de colère ou de glace
Ne peut guère y faire face ; en poussière tout se casse
Hors du gouffre Désespoir je ne souffre plus du noir
Hors du gouffre Dépression je ne souffre plus.
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2. |
Le Sabbat de Minuit
08:19
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Des hommes et des femmes aux plaisirs étranges
Près de ce lac hanté de mauvais anges
Dont les hurlements sordides
Résonnent dans un écho morbide
Les fleurs du mal deviennent forêt
Ivres, ils en redemandent sans arrêt
Oh, caresses répugnantes
Ils pleurent, rient, là où la mort hante
Noirs et sombres désirs
Ont pour luxure, seul plaisir :
L'obsédant parfum du sang enivre
Leur soif insatiable de vivre.
Voici que se prélasse le chat rouge des nuits hantées
Emprisonnant entre ses griffes la colombe brûlée
Dans cet endroit où le Diable est maître
Et où Dieu est le seul traître
La chaleur et le feu
Consument leur âme peu à peu
Plaisirs éternellement charnels
Oh, désirs immortels.
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3. |
Cruor des Contreforts
09:03
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Au loin le glas sanglote de bien tristes notes
Sous un temps de chiotte...
Nul reflet de l'âme au tranchant de ma lame
Comme une oriflamme brandie à la veine
Suintant soupirail, meurtrière béate ;
Que dessine l'entaille aux gerbes écarlates
Écoulant ma peine
Déverse ô noir Despote mes entrailles qui barbotent
Pour que fassent ribote les vers à ma Cène
C'est aux vielles murailles que j'lève mon picrate !
À vos belles batailles qu'à défaut de combattre
J'arrose d'or vermeil
Peut-être est-ce à mon sort que la cloche résonne encore ?
Sans réponse, l'autre aurore m'ouvre alors son grand Soleil
Et rayonne sur mon sommeil...
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4. |
De Profundis Clamavi
11:53
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J'implore ta pitié, Toi, l'unique que j'aime,
Du fond du gouffre obscur où mon cœur est tombé.
C'est un univers morne à l'horizon plombé,
Où nagent dans la nuit l'horreur et le blasphème ;
Un soleil sans chaleur plane au-dessus six mois,
Et les six autres mois la nuit couvre la terre ;
C'est un pays plus nu que la terre polaire
Ni bêtes, ni ruisseaux, ni verdure, ni bois !
Or il n'est pas d'horreur au monde qui surpasse
La froide cruauté de ce soleil de glace
Et cette immense nuit semblable au vieux Chaos ;
Je jalouse le sort des plus vils animaux
Qui peuvent se plonger dans un sommeil stupide,
Tant l'écheveau du temps lentement se dévide !
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5. |
L'Exil des Larmes
10:00
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Ah crastin ! Ce jour d'un Christ sourd,
Au splendide atour de l'abside autour,
Languide s'ajoure l'orbite à verse ;
Le chagrin toujours attristera l'averse.
Les crouas dans ma tête font encor leur fête
Et poussent au feretre tous les os de l'être,
Rouvrant alors la cicatrice dont l'œil est la plaie,
C'est à la mort salvatrice que promet le deshait...
J'ai mal...
Larme au détour d'arides entours, arrache l'amour à l'iris lourd
Drache au contour la ride abosme, exile-toi des volontés courbes de l'homme.
Alors :
J'attends le soir, et vois en l'étoile l'immense phare de l'âme acéphale
Où l'Archange noir délivrera du Mal.
Mais pour l'heure m'en remets tout à Toi, ma douleur asthénique,
Verse-moi en retour ta douceur alcoolique.
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6. |
Muraille
12:56
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Chaque pierre pour chacune de mes failles, sort de terre chaque jour où va Grisaille.
Et dans mon cœur Noirceur, l'Espoir pleure son éther à de promises funérailles : chute aptère au mortier de ma muraille.
...Ma muraille...
Observant le temps qui passe où Mélancolie pendule sans bruit
Chaque seconde écrase sa masse, lourdement, sur l'Ennui
Quand soudain criaillent et croassent les cortèges noirs de la vie
Qui s'envolent en disgrâce et retombent morts dans l'Oubli
Comme les murs d'un rempart s'écroulant dans ce vacarme assourdissant
Viennent déferler les ténèbres hurlants de mes plus sales sentiments
Ô Toi le Mal dedans, tire-toi de mon tourment
Laisse-moi à mon châtiment : vivant, le sang croupit dans ma guerre de cent ans
Où se déversent et se fracassent les écumes noires de vinasse
Qui dans un amer ressac effacent les audaces de l'Angoisse
Laissant l'Ivresse, cette diablesse, monter aux hourds de ma forteresse
Et embrasser les tours que celle-ci dresse pour que cesse Dame Tristesse
Et pourtant je veux garder la nuit sous le Franc ciel inondé de gris
Qu'au carcan noir des mélancolies, fort longtemps mes rêves s'enfuient
Loin ! Loin de leurs affreux fils aux arts ensevelis, vains...
Qu'ils restent tous enfouis, enclins au Rien, sous les murailles jadis.
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